Poésies libres et Classiques
Le butor étoilé, héron des roselières Arpente les marais le bec tel un poignard, Capturant la grenouille et le petit lézard, Son mugissement sourd soulève les volières. Caché dans les buissons, le bruant des roseaux Ecoute un rossignol répondre aux chants...
Dans la clarté du ciel, le papillon voltige. Son vol silencieux erre de fleurs en fleurs, S’enivrant des parfums et des riches couleurs, Puis se pose un instant sur une longue tige.. Il aime folâtrer au cœur d’un liseron Dont la corolle opale en forme...
Bouleversants les mots me poursuivent sans trêve Parfum d’une rengaine exhumant le passé. Où le jour alangui se traîne sur la grève Au milieu du reflet d’un souvenir blessé Dans le flou de mon être un fantôme de l’ombre Succombe à la complainte au refrain...
Le long sentier caillouteux, immuable, Image d'un monde qui disparaît A l'écoute du silence impalpable Où j’aime flâner d’un regard distrait. Le zéphyr susurre dans les ramures, Friselis de la brise sur les eaux. Les alizés gémissent des murmures, Emprise...
Le soleil transperçait de ses dards le feuillage Effleurant le beau corps d’un halo de douceur. Son allure sportive et sa fausse minceur, Déclenchèrent soudain, un coquin babillage. Les femmes le lorgnaient avec concupiscence. Ce superbe Adonis flatté...
Après tant de chagrin, cet amour légitime Me perturbe et je crains un nouvel abandon. Les mots tendres et doux vibrent tel un bourdon, Est-il vraiment sincère ou suis-je une victime ? Mon esprit inquiet face à l’angoisse intime, Rumine certains faits...
Chasseurs ou bombardiers griffaient le ciel laiteux Disparaissant soudain happés par les nuages. Où courraient-ils ainsi ? Ces oiseaux vaniteux, Une traîne poudreuse accrochait leurs sillages. La fière escadrille inspirait la terreur, Ses moteurs vrombissant...
Le spectre de l’angoisse agonise de peur. Il submerge l’esprit englouti par l’orage. Au milieu du chaos, s’enlise le courage. La détresse du monde enfante la terreur. Aucun mot, ni discours pas même la stupeur N’oserait accuser l’image de l’outrage «...
La voix rauque du vent dans la sylve culmine La meute de loups hurle au bruit sourd du tocsin, On sonne le trépas, gage du spadassin Prêt à briser l’amour que l’ivresse incrimine. Le souffle du nordir, glacial dissémine Des bribes de tendresse aux pieds...
Un long soupir d’ennui, signe de lassitude S’exhale de mon âme où se morfond l’oubli. L’émoi qui me gouverne avec le temps faibli. Le lourd passé se fige en pleine incertitude. Le joug de la routine abonde en platitude. Je rêve d’un désordre à jamais...
